REPAST

Amélioration des connaissances sur l'habitat et le comportement des raies pastenagues en Méditerranée pour la réduction de leur capture et l'amélioration de leur taux de survie après capture

Mots-clés : Thon rouge, Méditerranée, palangre, raie pastenague, requins, captures accidentelles, captures accessoires, sélectivité, survie

Contexte

Au niveau mondial, la pêche palangrière pélagique est reconnue comme étant source de nombreuses prises accessoires d’animaux pélagiques tels que les raies et les requins.

En Méditerranée, des problèmes sont également constatés. Il convient toutefois de ne pas généraliser car la composition et la quantité des captures accessoires varient beaucoup en fonction du type de palangre utilisé (de surface/profonde), de la stratégie de pêche (jour/nuit), du type d’hameçon (circulaire/droit) et de sa taille, du type de bas de ligne, du type d’appât, des zones géographiques exploitées et enfin de la saison de pêche.

Objectifs

  • Combler les lacunes de connaissances de la Raie Pastenague sur 4 aspects : Le niveau de captures par les palangriers, Le taux de mortalité lors de la remontée de l’engin de pêche, La connaissance de son habitat, La structure de sa population concernant la zone ouest de la Méditerranée ;
  • Proposer des solutions pour réduire la mortalité après remise à l’eau ;
  • Communiquer les résultats vers la profession.

Méthodologie

Des carnets de pêche spécifiques pour reporter les prises accessoires ont été renseignés par les professionnels. Les données recueillies en mer par les pêcheurs ont été mutualisées et ont permis de définir des zones où les risques d’interactions avec des espèces sensibles sont plus grands.

Des informations ont été ainsi acquises sur :

  • L’effort de pêche,
  • L’engin de pêche (Hameçons, taille, type),
  • Les positions (filage, virage) et les durées de calées,
  • Les captures gardées à bord / relâchées, leurs tailles et conditions,
  • Interactions (oiseaux, tortues).

 

Des scientifiques ont été accueillis à bord de navires professionnels pour effectuer des observations et procéder à des opérations de marquage, les premières du genre en Méditerranée :

  • Mise au point une nouvelle méthode de fixation des “marques archives” sans dommages pour les individus ;
  • Utilisation de « marques archives » pour connaitre les temps de résidence dans le Golfe du Lion, l’occupation de la colonne d’eau et les mouvements à petite et grande échelles.

Des expérimentations ont été menées sur des raies en captivité pour suivre le temps de rétention des hameçons, à confirmer sur un échantillon plus grand.

Des tests de matériels adaptés à la libération rapide et sans dangers des prises accessoires, tels que les dégorgeoirs et les sécateurs, ont été effectués par les professionnels.

Résultats

Une forte représentativité de la raie pastenague dans les captures a pu ainsi être observée, avec un pic des rendements pendant les mois d’été ; en août, en moyenne 26 individus ont été capturés pour 1 000 hameçons mis à l’eau (estimations faites sur des données recueillies entre 2012 et 2016).

Les résultats obtenus grâce aux marques archives posées sur 24 individus montrent que les raies :

  • Supportent des écarts de 13 °C au cours d’une journée,
  • Peuvent plonger jusqu’à une profondeur de 480 m (238 m cités dans la littérature),
  • Se nourrissent principalement de poissons (pélagiques et benthiques) mais consomment aussi des crustacés et des mollusques, prouvant que ces mouvements verticaux sont liés à leur mode alimentaire (confirmation avec les analyses de contenus stomacaux),
  • Effectuent des mouvements horizontaux à une vitesse moyenne théorique de 10 km/heure,
  • S’écartent du plateau continental à la fin de l’été.

Conclusion

Les résultats du projet REPAST ont marqué une avancée significative dans la compréhension du comportement de la Raie Pastenague ; cette meilleure compréhension est indispensable pour favoriser l’évitement des captures accidentelles. La création et mise à disposition d’une application « smartphone » pour renseigner les captures accessoires et les observations d’espèces sensibles en mer constitue un outil très efficace dans ces démarches d’évitement par les pêcheurs.

Perspectives

Ce projet a mis en évidence la nécessité de poursuivre les actions de communication avant et pendant chaque saison de pêche (AMOP) pour une :

  • Utilisation systématique des « outils » mis au point durant le projet et notamment l’utilisation des dégorgeoirs et sécateurs pour la libération des animaux ;
  • Mise en application des « bonnes pratiques » via l’utilisation du guide ;
  • Utilisation de l’application « smartphone » prises accessoires et observations en mer et notamment la diffusion de cartes de risques (zone à fortes densités de prises accessoires).

 

Il a également apporté des données permettant la rédaction d’articles scientifiques (IFREMER, CEFAS)

  • Sur les mouvements horizontaux et verticaux de la raie pastenague violette,
  • Notes techniques récapitulant les problèmes particuliers posés par cette grande famille d’espèces vis-à-vis des nouvelles méthodes de séquençage.

 

Les apprentissages sur la biologie et le comportement de la Raie Pastenague ont également été valorisés via le projet ECHOSEA-KIT et la distribution de kits des bonnes pratiques aux professionnels contenant :

  • Solutions techniques: matériel fourni, appli EchoSea…
  • Solutions pédagogiques: guide des bonnes pratiques, ateliers

Thématiques du projet

Diminution de l’impact environnemental de la pêche, Connaissance des ressources et des écosystèmes

Statut du projet

Terminé : 01/07/2014 - 31/12/2016

Zone

Golfe du Lion

Localisation

Méditerranée

Espèces

Thon rouge, Raie Pastenague

Porteur du projet

AMOPAMOP

Partenaires

IFREMERIFREMER

CEFASCEFAS

MARBECMARBEC

Herault DépartementHerault Département

Pyrénées Orientales DépartementPyrénées Orientales Département

Région OccitanieRégion Occitanie

Financeur

France Filière PêcheFrance Filière Pêche

Supports

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