Etude pour l'amélioration de la sélectivité, du tri à bord et de l'optimisation du taux de survie des langoustines pêchées au chalut dans le Golfe de Gascogne
Mots-clés : Langoustine, chalut, taux de survie, sélectivité,
Contexte
Les chalutiers langoustiniers du golfe de Gascogne sont soumis à l’obligation de débarquement depuis 2016. Le Règlement prévoit plusieurs dérogations dont une pour les « espèces pour lesquelles des preuves scientifiques démontrent des taux de survie élevés[…] ». Dans ce cadre-là, la Commission Européenne a accordé une exemption temporaire à l’obligation de débarquement des captures indésirées de langoustines pour 2016 (Règlement délégué UE N°2015/2439). Une nouvelle demande d’exemption à l’obligation de débarquement pourra être étudiée sous réserve que de nouveaux éléments scientifiques et techniques relatifs à la survie de la langoustine soient apportés.
Le projet SURTINE, porté par l’AGLIA en partenariat avec l’Ifremer, les structures professionnelles et les partenaires financiers (Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, de France Filière Pêche, de l’Ifremer ainsi que des Régions Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine) a donc eu comme objectif d’apporter de nouveaux éléments sur 2 axes de travail
Objectifs
- Amélioration des pratiques de tri à bord.
- Evaluer la survie des captures de langoustines non désirées.
Méthodologie
Amélioration des pratiques de tri à bord :
Les professionnels ont décidé de rendre obligatoire l’équipement des navires en dispositifs permettant un retour direct et rapide des captures indésirées de langoustine (goulottes/glissières). Dans ce cadre-là, un état des lieux de l’équipement des navires en table de tri et goulottes/glissières a été réalisé afin d’illustrer la diversité des équipements et préparer la mise en œuvre de cette obligation.
Un travail concernant la répartition des débarquements de langoustine en fonction de l’équipement des langoustiniers en dispositif permettant d’améliorer la survie de la langoustine (Type table de tri et/ou goulottes-glissières) a été réalisé suite à une sollicitation de la DPMA. L’objectif était de disposer d’information sur les productions en langoustines du golfe de Gascogne (2014 et 2015) en fonction de leurs équipements en dispositifs d’aide à la survie, tables de tri et/ou dispositifs permettant un retour à l’eau rapide des captures indésirées de langoustines.
Par ailleurs, une cellule technique composée de l’AGLIA, l’Ifremer et l’IMP a été constituée afin de proposer et tester des dispositifs adaptés à ce type de navire. Cette expertise a été sollicitée par plusieurs patrons pêcheurs. Des plans ont été réalisés et certains prototypes ont être testés (notamment constitués d’une goulotte souple).
Evaluer la survie des captures indésirées de langoustine :
L’objectif est de mettre en application les recommandations faites par le WKMEDS (Workshop on Methods for Estimating Discards Survival) pour estimer la survie des captures indésirées de langoustines rejetées après chalutage dans le golfe de Gascogne.
Sur le modèle des travaux menés dans d’autres pays, l’étude est réalisée en captivité dans des viviers à terre de manière à évaluer la vitalité des langoustines quotidiennement jusqu’à stabilisation de mortalité. Pour la première fois, le protocole d’échantillonnage mis en place permet d’évaluer le taux de survie pour 2 pratiques de tri différentes :
- pratique standard de remise à l’eau des rejets à la fin du tri,
- évacuation à la mer au fur et à mesure du tri. Les échantillonnages sont réalisés à 3 périodes de la saison de pêche 2016 (printemps, été et automne) afin d’être représentatifs des différentes conditions rencontrées.
Un total de 1 581 individus a été échantillonné au cours de la campagne de printemps, 1 798 à la campagne d’été et 1 555 à la campagne d’automne. Un total de 4934 langoustines a donc été suivi durant les 3 saisons prises en compte dans cette étude.
Résultats
Ce protocole a permis d’évaluer un intervalle de taux de survie des captures non désirées de langoustines dans le cadre de la pêcherie langoustinière du golfe de Gascogne. Cette étude a été réalisée lors de 3 périodes différentes de la saison de pêche, dans des conditions de pêche standardisées. Elle est donc représentative de la pêcherie langoustinière du golfe de Gascogne. Les taux de survie calculés sont de 36,9% [20.9 ; 52,9] pour les individus triés selon le scénario « standard » et de 51,2% [30,9 ; 71,5] pour les individus triés selon le scénario « dispositif ».
Ces résultats confirment le haut potentiel de survie des langoustines rejetées et appuient les conclusions des précédentes études sur la zone. Par ailleurs, nos résultats démontrent que l’utilisation d’un dispositif permettant un retour à l’eau direct des captures non désirées de langoustine au fur et à mesure du tri améliore significativement le taux de survie des langoustines.
Perspectives
Cette étude a été revue par les scientifiques du CSTEP (EWG 17-03 et PLEN 17-02). Les résultats ont été jugés valides et la Commission Européenne a donc proposé la pérennisation de l’exemption pour haut taux de survie pour la langoustine du golfe de Gascogne pêchée au chalut.
Thématiques du projet
Connaissance des ressources et des écosystèmes, Diminution de l’impact environnemental de la pêche
Statut du projet
Terminé : 01/01/2016 - 31/12/2017
Zone
Golfe de Gascogne
Localisation
Golfe de Gascogne
Espèce
Langoustine
Porteur du projet
AGLIA
Partenaire
IFREMER
Financeurs
France Filière Pêche
Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation