RAYVIVAL Evaluation de l’efficacité de la remise à l’eau des raies pastenagues capturées par la pêcherie palangrière ciblant le thon rouge

Evaluer l’efficacité de la remise à l’eau pour la survie des raies pastenagues capturées par la pêcherie palangrière du golfe du Lion ciblant le thon rouge

Résumé du projet

L’OP SATHOAN regroupe 65 navires de pêche ciblant le thon rouge, elle est gestionnaire de plus de 60% du quota français. La pêcherie Thon Rouge de Ligne a obtenu en 2019 le premier Ecolabel des pêches maritimes « Pêche Durable » et en 2020 l’Ecolabel privé MSC. L’OP doit ainsi mettre en œuvre un plan d’action pour répondre aux objectifs de gestion durable et de réduction des captures accidentelles. Parmi celles-ci, les raies pastenagues (Pteroplatytrygon violacea) représentent la majorité des captures. Ces individus sont relâchés mais les données des taux de survie sont à ce jour très limitées et non représentatives (données projet REPAST).

Le projet RAYVIVAL propose de déployer des marques survie sur ces raies afin de mettre au point un protocole fiable de marquage, de proposer une estimation de la survie lors de l’opération de relâche et d’apprendre sur la biologie et l’écologie de l’espèce. Ce projet s’inscrit dans la dynamique des projets POBLEU et SMARTSNAP1.

Objectifs

Le projet RAYVIVAL a pour objectif général d’évaluer l’efficacité de la remise à l’eau pour la survie des raies pastenagues capturées par la pêcherie palangrière du golfe du Lion ciblant le thon rouge au travers du déploiement de 10 marques électroniques. Cette même technique servira aussi à acquérir des données permettant de mieux connaître la biologie et l’écologie de l’espèce dans le golfe du Lion. Par ailleurs, ces données permettront aussi de comparer les résultats obtenus avec les tests de déploiement des balises low cost prévus dans SMARTSNAP1.

Méthodologie

La méthode générale qui sera employée sera celle du marquage survie. Le principe est de déployer des marques électroniques sur les raies capturées. Les balises sont programmées pour se détacher d’elle-même après une période prédéterminée (30 ou 50 jours par exemple) pour transmettre quelques informations. Si la marque se détache après cette période alors le poisson est considéré vivant, si la marque se détache avant alors il se peut que l’animal soit mort. Le diagnostic est établi à l’aide des données acquises par la marque. Par exemple, un animal mort a tendance à couler sur le fond et ainsi une pression constante sur plusieurs jours indique que l’animal est mort et déclenche le largage de la balise. Les marques survies sont en général similaires aux marques électroniques utilisées pour analyser les trajectoires des animaux marins. Par contre, elles transmettent beaucoup moins de données et sont moitié moins chères.

Afin de pouvoir utiliser cette méthode efficacement il est d’abord prévu de mettre au point un protocole approprié. En effet si le marquage n’est pas efficace, il est possible que la balise se détache prématurément mais pas à cause de la mort de l’individu, ce qui rendrait le déploiement inutile. Plusieurs techniques de la littérature et innovantes seront testées afin d’évaluer leur efficacité. On anticipe de tester 5 techniques différentes.

Les techniques impliquent de choisir un type d’ancrage, une zone de l’animal et une technique. En général les zones dures sont préférées, surtout pour ces animaux qui ne sont pas très grands. Celles-ci seront identifiées et testées sur des animaux morts de façon préliminaire. Cela permettra de développer et mettre en place un système d’ancrage innovant si le besoin en est. Ensuite, des tests in vivo seront réalisés en déployant deux marques par technique. Dix marques seront dédiées à cette étape.

Une fois la technique stabilisée, 20 marques survies seront déployées pour quantifier la mortalité des raies rejetées. Ces marques seront déployées pendant des embarquements à bord des palangriers de la SATHOAN. Lors des déploiements, toute information pouvant affecter la survie de l’animal marqué sera relevée. En particulier les blessures et les conditions de mise à bord seront décrites. Les individus seront pesés, sexés et mesurés.

Résultats

Les résultats préliminaires des déploiements de 2023 avec un protocole stabilisé ne suggèrent aucune mortalité au cours d’au moins les 7 premiers jours. Ces résultats devraient être consolidés par la pose de 16 mrPAT et 2 miniPAT au cours de l’été (soit un total de 43 marques posées avant fin 2023 grâce à la mutualisation des fonds FFP et MSC). On note que les résultats obtenus au printemps 2023 sont qualitativement comparables à ceux de 2022. D’autre part, des aspects intéressants quant à l’écologie des animaux ont pu être mis en avant avec des plongées très profondes.

Le projet aura permis de mieux connaitre la biologie de la raie pastenague violette mais aussi d’attester de l’interêt de l’utilisation de bonnes pratiques pour la remise à l’eau et la survie de cette espèce. L’utilisation de marques électroniques reste néanmoins un challenge de part la difficulté de marquer efficacement des individus vivants, les bugs électroniques qui peuvent survenir ainsi que l’interprétation des données pouvant s’avérer complexe.

 

Perspectives

Le projet aura également permis des échanges avec la Ligue de Protection des Oiseaux de le cadre des actions communes pour la protection de l’environnement. L’analyse détaillée des données finales et des résultats fera l’objet d’un article scientifique dans le cadre d’une thèse dont le financement a été demandé à France Filière Pêche (enjeux actuels). La collecte de données continu dans le cadre du projet RAYVIVAL-OSF-MSC et du projet R&D SMARTSNAP1, mais aussi dans de nouveaux projets à venir notamment PROTECT-MED qui vise à protéger les écosystèmes marins pélagiques en réduisant l’impact des activités de pêche sur la biodiversité méditerranéenne et qui a pour objectifs le renforcement des connaissances et la participation à la stratégie nationale d’Analyse Risque Pêche (au travers de la collecte de données en mer), l’expérimentation de méthodes de réduction de l’impact des engins de pêche sur l’écosystème ainsi que la formation et la sensibilisation des professionnels de la pêche.

Thématique du projet

Diminution de l’impact environnemental de la pêche

Statut du projet

Terminé : 01/12/2021 - 31/05/2023

Porteur du projet

SATHOANSATHOAN

Partenaires

IFREMERIFREMER

Laboratoire Océanologie et Géosciences Université de Lille - CNRSLaboratoire Océanologie et Géosciences Université de Lille - CNRS

Financeur

France Filière PêcheFrance Filière Pêche

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