Soutenir et accompagner le secteur de la pêche artisanale française dans l’évolution des pratiques relatives à la gestion des engins de pêche usagés
Résumé du projet
Le projet FILIPECH, financé par France Filière Pêche, le Ministère de la Mer et le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, pour une durée de 12 mois (Déc. 2021-Déc. 2022), avait pour objectif de soutenir et accompagner le secteur de la pêche artisanale française dans l’évolution des pratiques relatives à la gestion des engins de pêche usagés (EPU). Il s’est structuré autour de 2 actions :
– Action 1 : poursuite de groupes de travail avec les acteurs de la mise en marché d’engins de pêche et de la conchyliculture à la mise en place d’une filière nationale volontaire de gestion des EPU.
– Action 2 : mise en place de nouvelles opérations pilotes et de démarches de communication avec les acteurs locaux (en particulier les ports) pour optimiser la gestion des EPU.
Contexte
Depuis février 2020, le secteur de la pêche n’a pas d’autre choix que de se mettre en ordre de marche pour mieux gérer ses engins de pêche usagés (EPU). En effet, la loi AGEC impose au secteur de la pêche, et plus particulièrement aux metteurs en marché, de mettre en place une démarche visant à assurer une bonne gestion des engins de pêche arrivés en fin de vie. Le projet FILIPECH s’inscrit dans la continuité des projets PECHPROPRE, PECHPROPRE 2 et RECYPECH afin d’accompagner la filière dans cette transition.
Objectifs
- Soutenir et accompagner le secteur de la pêche artisanale française dans l’évolution des pratiques relatives à la gestion des engins de pêche usagés (EPU)
Méthodologie
Le projet s’est déroulé en organisant des réunions de travail avec les metteurs en marché, les acteurs portuaires, les potentiels recycleurs. Par la suite, des déplacements ont eu lieu pour suivre les opérations pilotes, les journées de démontage des chaluts, les visites de structures qui conçoivent des engins de pêche ou qui pourraient les recycler.
Dans le cadre de l’Action 1, de nombreuses réunions ont eu lieu avec les acteurs de la mise en marché d’engins de pêche et de dispositifs aquacoles. Elles ont permis l’élaboration de statuts associatifs qui avaient pour but de porter l’éco organisme relatif aux engins de pêche usagés (afin de répondre à la loi AGEC de Fév. 2020/REP engins de pêche). Cependant, la tenue de l’Assemblée générale constitutive de l’association, porteuse de la filière volontaire, initialement prévue le 23 février 2023, a été annulée quelques jours auparavant, par suite de désaccords apparus entre les membres fondateurs sur les statuts.
Dans le cadre de l’Action 2, quatre opérations pilotes ont été mises en place sur les façades Atlantique et Méditerranée.
Au Guilvinec, port principalement chalutier, l’opération a permis la collecte de 7 T d’alèzes de chalut en polyéthylène (PE) malgré une actualité très compliquée dans le secteur de la pêche. Cette matière a été envoyée à l’entreprise Plastix Global, au Danemark, pour y être recyclée. Les acteurs portuaires se sont mobilisés et notamment 2 armements chalutiers : l’Armement Bigouden et la Houle. L’opération a aussi mobilisé des travailleurs sociaux (issus d’un ESAT) pour le démontage de chaluts.
A la Turballe, malgré une volonté locale du port, trop peu de matière a été collectée. Aucun envoi en recyclage n’a pu être réalisé. La difficulté réside dans le changement des pratiques : il n’est pas évident de faire évoluer les dispositifs de collecte, ni les habitudes des acteurs présents sur le port.
A la Cotinière, un acteur emblématique du montage et de la réparation des engins de pêche (la Navicule Bleue), ainsi que le port, ont contribué à la collecte des alèzes de chalut. Au total, 2 T de PE ont pu être envoyées en recyclage chez Plastix Global. L’objectif initial était pourtant de pouvoir identifier un recycleur français en capacité de traiter ce volume, mais après plusieurs essais (MP Industrie, PURPLE, …) les résultats n’ont pas permis de traiter ces gisements sur le territoire national.
Au port de Sète, la flottille chalutière a la particularité d’avoir des engins majoritairement en polyamide (PA). Pour l’opération, un acteur local majeur du montage des chaluts a été mobilisé, le filetier Calli, ainsi que les acteurs portuaires. Mais la quantité collectée n’a pas été suffisante pour permettre un test de valorisation (à peine 2 big bags d’1m3).
Les enjeux relatifs à la création d’une REP engins de pêche et les échéances se font de mieux en mieux connaître, grâce notamment à un fort relais médiatique lors des opérations pilotes en local, en particulier lors des enlèvements de matière (Ouest-France, le Télégramme, France 3 Bretagne, France Bleu, Sud-Ouest…).
Néanmoins, il est important de souligner que les ports et les professionnels de la pêche rencontrent des difficultés majeures à organiser la collecte sélective des EPU (manque de moyens humains, changement de pratique difficile, foncier limité pour la collecte sélective et le stockage, …). Cela met en lumière un réel besoin d’accompagnement pour faire aboutir le recyclage des EPU et se mettre en conformité avec la loi AGEC.
Résultats
Action 1 : de nombreuses réunions et la validation d’une structure associative mutualisée pêche & aquaculture pour porter l’éco organisme. L’AG constitutive de cette association devait avoir lieu le 23 février 2023 mais par suite de désaccords relatifs aux statuts cela a été annulé.
Action 2 : 4 opérations pilotes réalisées.
- Au port du Guilvinec, 7 T d’alèzes de chaluts ont été collectées et envoyées en recyclage chez Plastix au Danemark. Les acteurs locaux se sont mobilisés pour faire aboutir la démarche notamment 2 armements structurés.
- A la Turballe, trop peu de matière a été collectée pour permettre un test, on observe que le changement de pratique est plus long à mettre en place que la durée du projet.
- A la Cotinière, les acteurs locaux ont été très impliqués, ce qui a permis de collecter 2T.
- A Sète, trop peu de matière a été collectée pour permettre un test, on observe que le changement de pratique est plus long à mettre en place que la durée du projet.
Conclusion
FILIPECH a vu une mobilisation sensible de la profession sur le sujet des EPU au cours des 12 mois du projet, malgré des difficultés à faire évoluer les pratiques et à trouver des débouchés français pour le recyclage des chaluts. Il est indéniable que les ports et les professionnels de la pêche observent des difficultés majeures à organiser la collecte sélective des EPU (manque de moyens humains, changement de pratique difficile, foncier limité pour la collecte sélective et le stockage, …).
Perspectives
Avancer sur les démarches d’accompagnement pour faire aboutir le recyclage des EPU et la mise en conformité avec la loi AGEC.
Statut du projet
Prévu