BIOMARIS Développement d'une méthodologie scientifique robuste pour évaluer l’impact des activités de la pêche sur la biodiversité marine

Développement d'une méthodologie permettant d’évaluer les impacts sur les ressources marines et sur les fonds marins des activités de pêches

Résumé du projet

Porté par Aquimer, avec l’aide du bureau d’étude Sayari, le projet a permis de développer et tester une méthodologie d’évaluation de l’impact sur la biodiversité des activités de la pêche. La méthodologie permet d’évaluer les impacts sur les ressources marines et sur les fonds marins des activités de pêches, en prenant en compte les captures accessoires et accidentelles de l’activité, ainsi que les caractéristiques de l’engin de pêche utilisé (chalut en particulier).

Contexte

Depuis quelques années, la biodiversité est au centre de toutes les attentions : des consommateurs, des professionnels mais également des Etats membres des Nations Unies, qui ont établi la préservation de la biodiversité marine comme un objectif majeur dans leur agenda 2030. Les méthodes d’évaluation environnementale, qui s’appuient sur l’ACV (Analyse de Cycle de Vie), ne prennent que partiellement en compte la biodiversité, qu’elle soit terrestre ou marine. Le projet Biomaris contribue à la recherche en apportant de nouvelles connaissances sur l’évaluation de la biodiversité marine.

Objectifs

  • combiner les connaissances dans une méthodologie scientifique opérationnelle pour évaluer l’impact des activités de la pêche sur la biodiversité marine et appliquer cette méthodologie à un cas d’étude concret d’entreprise

Méthodologie

la méthodologie développée combine

  1. les connaissances ACV classiques, permettant d’évaluer les pressions du changement climatique et des pollutions sur la biodiversité
  2. de nouvelles connaissances sur l’exploitation des ressources marines (Hélias et al., 2023) et l’impact des activités de pêches sur les fonds marins (Woods and Verones, 2019).

Ces impacts sont évalués tout au long de la chaine de valeur pour aboutir à des impacts sur un produit fini, à l’étape de la distribution. La méthodologie prend en compte la technique de pêche pour évaluer les impacts des prises accessoires et des rejets liés à la capture de l’espèce cible.

Résultats

Quatre des cinq pressions sur la biodiversité sont évaluées avec la méthode : changement climatique, changement d’usage des terres et de la mer, pollutions et exploitation directe des espèces. Le changement d’usage de la mer est pris en compte via l’impact sur les fonds marins du passage d’un engin trainant (chalut de fond) ; l’exploitation directe des espèces est prise en compte via l’épuisement des stocks de poissons induit par l’activité de pêche. Ces évaluations sont répercutées en aval de la chaine de valeur, pour déduire les impacts par quantité de produit fini (kg de produit de la mer à la distribution).

L’évaluation des quatre pressions est réalisée dans une unité commune : la fraction potentielle d’espèces disparues en une année (« Potential Disappeared Fraction of species over a year » PDF.yr). L’application à un cas d’étude de pêche au lieu noir (Pollachius virens) en Atlantique Nord-Est a permis de comparer les ordres de grandeur des différentes pressions. Même s’il est déconseillé d’agréger les cinq pressions, l’étude montre que l’impact du changement d’usage de la mer lié à la pêche au chalut de fond constitue un enjeu majeur pour une espèce, le lieu noir, dont les stocks sont en bon état.

Conclusion

Biomaris permet de proposer une première piste pour l’évaluation de deux grands enjeux propres à la biodiversité marine à date non évalués dans les projets d’affichage environnemental français et européen. La mise en oeuvre de la méthode est possible, et facile pour les zones de pêche Atlantique Nord-Est et Méditerranée, pour lesquelles les informations sur les fonds marins sont opérationnelles.

Perspectives

Ces travaux apportent une première contribution au futur affichage environnemental français sur les produits alimentaires, en cours de développement par les pouvoirs publics. Ils montrent que l’utilisation de méthodes ACV est possible sur des voies d’impact encore peu prises en compte, mais ayant pourtant une contribution majeure aux enjeux environnementaux des produits de la mer.

Des suites sont envisagées pour confronter les différentes approches retenues par les scientifiques. A la suite des travaux engagés par les pouvoirs publics au sein du GT Mer, les partenaires souhaitent prolonger les travaux dans une comparaison avec les indicateurs qualitatifs en cours de développement par le CSTEP : niveau de surpêche, impact sur les fonds marins, impacts sur les espèces en danger, menacées et protégées.

Une autre piste majeure, en lien avec celle-ci, est d’harmoniser et d’unifier la collecte de données pour l’évaluation environnementale des chaines de valeurs de produits de la mer. Les données nécessaires pour mettre en oeuvre BIOMARIS sont en effet très largement similaires aux données collectées par les labels (MSC, Pêche Durable…). La mise en commun des collectes permettraient une harmonisation en premier lieu des sources de données pour les évaluations, et, à terme, des systèmes de notation de la durabilité, pour une plus grande cohérence et donc une appropriation des enjeux par les consommateurs.

Thématique du projet

Connaissance des ressources et des écosystèmes

Statut du projet

Terminé : 01/05/2022 - 01/05/2023

Zone

Mer du Nord

Porteur du projet

AquimerAquimer

Partenaires

EuronorEuronor

SovintexSovintex

SayariSayari

Financeur

France Filière PêcheFrance Filière Pêche

Documents à télécharger